10 janvier 2014

Wolfgang Laib, objets et lieux de culte

Avant de devenir un artiste,Wolfgang Laib a étudié la médecine, mais il a conclu que ce domaine traitait dans l'approche occidentale le corps au détriment de l'âme. Pour lui, l'art est une forme de cure spirituelle transcendante qui "nourrit" l'individu. Les matériaux naturels sont au centre de sa pratique artistique: il travaille avec la cire d'abeille, le lait, le pollen, et le riz, créant des formes simples qui visent à communiquer à un niveau universel, au-delà du langage verbal.



Wolfgang Laib, pollen  de noisetier au MoMA (New York) (2013)

" Laib fait souvent des travaux de Land art, dans son travail on peut voir aussi des influences de l'Art minimal. Le travail avec des matériaux naturels, comme la cire d'abeille, le pollen et le riz, est une caractéristique de Laib. Dans les années 1990, il vivait six mois de l'année dans un village de Forêt-Noire où il ramassait le pollen des pissenlits. Il fut surtout connu grâce à Milchsteine (dites pierres de lait) : grands blocs de marbre creusés profondément et remplis avec du lait."
Extrait de la page Wikipedia consacrée à l'artiste (peu fournie)


 Wolfgang Laib, “Milk Stone” au MoMA

Liste d'expositions commentées (en allemand) sur http://www.kunstaspekte.de/index.php?action=webpages&k=678

Wolfgang Laib exposait au MoMA du 23 janvier au 11 mars 2013: voir les vidéo à propos de son travail sur les pollens, à propos des "Milkstone", des "Maisons de Riz", de son espace de vie et de travail.

Propos de l' artiste trouvés sur le site stephan.barron.free :
 "Je collecte le pollen dans ces prairies qui entourent mon atelier, dans la forêt la plus proche (...). Cela commence mi-février avec le fleurissement des noisetiers, et cela dure jusqu'en août, septembre. J'utilise mes doigts pour 'brosser' le pollen des fleurs dans des bocaux. C'est très simple ; avec le pissenlit, par exemple, qui fleuri en juin pendant à peu près un mois, j'obtiens deux gros bocaux. Les pins ont plus de pollen les jours où il fait très beau et donc je collecte plus de pollen. ; ce sont les jours frais, quand il y a du vent que j'en récolte très peu... Après ces quelques mois j' ai donc obtenu quatre, cinq à six bocaux de pollen d' arbres et quatre sortes différentes de pollen."
" Je vis très isolé à l' extérieur d' un petit village — un peu comme sur une île— isolé des gens, de la société, mais aussi de l' art et des artistes. Pour moi, c'est très important d' être indépendant et d' être obligé de faire mes propres affaires. J' essaie de me protéger de la pensée normale de la société, par exemple de la société Allemande. Les moines au Moyen-Age vivaient dans des monastères ou comme des ermites dans des endroits reculés, ou dans d' autres endroits du monde ; les ermites et les ascétiques vivaient dans les forêts ou dans des cavernes dans les montagnes, ils faisaient ça même beaucoup plus extrêmement mais avec les même intentions. Les arbres et les forêts, les rochers et les collines qui m' entourent sont si intemporels, si indépendants et toujours si nouveaux chaque jour. "
Wolfgang Laib, “Rice House” au MoMA



En complément de ces installations, Wolfgang Laib développe une œuvre environnementale, avec entre autres "La chambre des certitudes"; voir le site Wax Room qui est dédié à ce projet, avec de nombreuses références.

Wolfgang Laib utilisant un fer chaud pour lisser les murs de la "Chambre de cire" , 
installée dans sa propriété en Allemagne. Courtesy of the artist.

Propos de l' artiste de 1993 au sujet de son projet de chambre de cire :
" Ce serait un endroit que seulement peu de gens à la fois pourraient visiter, mais en tout, beaucoup de monde... Une chambre de cire pour la montagne. Je crois aussi que faire cela en Europe, avec tout ce qui se passe autour de nous, serait un grand pari : quelque chose de complètement nouveau et de très antique. (...) Je me suis rendu plusieurs fois dans les Pyrénées, j'ai cherché et j' ai découvert des endroits incroyables autour du massif du Canigou. Des lieux élevés et éloignés de tout, mais pas trop en altitude. (...) Une chambre de cire comme celle-ci est faites en fonction de la montagne, mais elle est liée aussi à l' histoire, fabriquant quelque chose pour la vie dans le futur..."


"La chambre des certitudes" (2000), Commande publique à Arboussols, Pyrénées, France (détail : vue du sol).
Crédit photo: Annie Besset

Lire également un article de 2008 par Sabine Gignoux : "Wolfgang Laib, l'hymne à la Création au musée de Grenoble" sur le site la Croix.com.